L’étang des Forges, un site industriel

Son nom rappelle sa vocation : l’étang des Forges a été créé au Moyen Âge pour permettre le développement de l’activité métallurgique. D’autres industries lui ont succédé au fil des siècles, jusque dans les années 2010.

L’étang des Forges naît au Moyen Âge, lorsqu’une digue est construite pour créer dans une dépression humide une réserve d’eau pour la métallurgie. Cette activité va perdurer plusieurs siècles sous différentes formes : de 1659 à 1791, les forges de Belfort (construites entre 1643 et 1655) appartiennent à la famille Mazarin ; elles sont vendues comme bien national pendant la Révolution française et deviennent la société Viellard et Antonin. Reprises en 1833 par la Société des Forges d’Audincourt, elles voient leur activité décliner et s’arrêter vers 1860.
 

Canal du Martinet

En 1673, l’aménagement du canal du Martinet permet d’augmenter l’approvisionnement de l’étang grâce à une prise d’eau sur la Savoureuse. Ce nom fait référence à un gros marteau à bascule utilisé notamment dans la sidérurgie pour travailler des pièces.
 

De la métallurgie au textile

En 1884, Charles Steiner, un industriel de Ribeauvillé, rachète les locaux pour garder ses clients français après l’annexion de l’Alsace par l’Empire allemand. Désormais, teinturerie, blanchiment, apprêt des tissus, impressions à la planche et au rouleau, production de cotonnades teintes et de tissus imprimés, impression mécanique sur tissus… s’y succèdent, jusqu’à la fermeture à la fin des années 1950.
 

Du comté belfortain

Place ensuite à l’agroalimentaire, avec la laiterie industrielle Abt (1962), puis la Centrale laitière de Franche‑Comté (à partir de 1967). L’usine est rachetée en 2003 par l’Union lorraine des producteurs de lait (ULPL) et la Coopérative agricole laitière de Blamont, donnant naissance à la marque « Le FranComtois » : peut‑être vous souvenez‑vous de son comté, de sa cancoillotte et de ses yaourts ? Après la fin de l’activité en 2011, le site reste en friche, mais il s’apprête à renaître avec la construction du Domaine des Cygnes, un programme de 48 logements de standing. Quant au passé industriel de l’étang, il n’a pas complètement disparu : les logements ouvriers construits rue Auguste‑Bussière (n°21 à 35) en témoignent encore.
 

Et les loisirs ?

L’étang des Forges devient un lieu de loisirs à la fin du XIXe siècle, avec l’installation de cabines de bain pour les soldats pendant l’occupation prussienne (1871‑1873). En 1926, une baignade publique est aménagée, avec des cabines, des appontements, un tremplin… Après les bombardements de novembre 1944, l’aire de baignade est réparée, agrandie. L’activité est abandonnée en 1969 par la Ville de Belfort après la construction de la piscine Gabriel‑Pannoux.

 

 

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