Histoire de la Ville

Longuement façonnée, largement influencée par une position géographique stratégique, l'histoire de Belfort est riche d'événements et de rebondissements qui lui confèrent ce caractère si particulier de Cité du Lion.

Photo AMB

Aux origines, le néolithique

Zone de contact entre Jura et Vosges, lieu de passage entre Rhin et Rhône, Belfort et sa région connaissent une présence humaine dès le néolithique, vers 3000 av. J.-C. Les grottes de Cravanche et le site du Bramont en attestent.

Les fouilles archéologiques menées ces dernières années montrent que Belfort fut également un lieu de vie, essentiellement rurale, à l'époque gallo-romaine. Une voie romaine de premier ordre passait au sud de la ville. La récente découverte d'une importante exploitation agricole à Bavilliers confirme la position centrale de Belfort à cette époque.

1307, l'année zéro

Si le château de Belfort est mentionné pour la première fois en 1226, la ville ne prend réellement son essor qu'à partir de 1307. Au mois de mai, Renaud de Bourgogne accorde des franchises à la ville et fonde, par la même occasion, les institutions qui ont permis à Belfort de se développer. La charte de franchises octroie aux  Belfortains la capacité de s'administrer et d'organiser la vie politique, sociale, économique de leur cité. Dès lors, Belfort ne cessera de prospérer et deviendra une place influente pour toute la région.

1648, le retour à la France

Tombée dans le giron autrichien au cours du XIVe siècle, Belfort est reprise par les français en 1636, grâce notamment à l'audace de Louis de Champagne, comte de la Suze. La ville est officiellement réintégrée au royaume de France par le traité de Westphalie en 1648. À la fin du XVIIe siècle, les travaux de fortifications entrepris par Vauban vont considérablement transformer la ville : de bourgade mal agencée, elle devient place forte, élément majeur du dispositif défensif de l'est du royaume.

Le XIXe, siècle des sièges

Alors que le XVIIIe siècle s'écoule dans un climat de paix relatif, le XIXe siècle fait subir trois sièges à Belfort. En 1813-1814 tout d'abord, sous les ordres du commandant Legrand, la ville soutient un siège de 113 jours, imposé par les troupes autrichiennes.

En 1815, le retour de Napoléon provoque une nouvelle levée de boucliers des forces alliées, hostiles à l'empereur. Cette fois, c'est le général Lecourbe qui est chargé de tenir le siège de Belfort. L'abdication de Napoléon le 22 juin provoque la signature de l'armistice de Bavilliers le 11 juillet. Belfort a tenu malgré une infériorité numérique flagrante.

En 1870, la ville est assiégée par les Allemands. La garnison de 15 000 hommes du colonel Denfert-Rochereau tient tête aux 40 000 Prussiens, durant 103 jours. Là encore, c'est la reddition de Paris qui impose à Belfort de déposer les armes. En raison de cette résistance héroïque, Belfort obtient de rester française.

C'est à l'issue de cette période que Belfort connaît une expansion économique, démographique, industrielle et urbaine sans précédent. En trente ans, la ville passe de 8 000 à 32 000 habitants.

Le XXe siècle, entre ombre et lumière

Le XXe siècle s'ouvre à Belfort sous le signe de la prospérité. Les grandes firmes alsaciennes font tourner l'industrie, l'artisanat, la construction et le commerce à plein régime. Mais cet essor est stoppé net par la Première Guerre mondiale. Belfort est déclarée en état de siège dès le 3 août 1914 et passe sous le contrôle de l'armée. Quatre longues années d'angoisse et de malheur s'abattent sur la ville qui perd près de 1400 de ses enfants.

L'embellie de l'entre-deux guerres sera particulièrement visible sur l'urbanisme et le cadre de vie des Belfortains. Les services publics et sociaux se développent, l'habitat est modernisé, l'offre culturelle étoffée.

Une fois de plus, la guerre met un coup d'arrêt à cette croissance. Située en zone réservée, Belfort vit sous le joug de l'occupant et sous la menace des bombes. La délivrance n'arrive que le 25 novembre 1944. Belfort a perdu près de 650 ses siens, soldats et civils.

Après les  destructions, les pertes et les traumatismes de la guerre, la ville se relève de ses blessures et engage un vaste chantier de reconstruction. C'est la naissance des grands quartiers, de l'habitat collectif, des équipements culturels et sportifs ; c'est également le temps de la rénovation de la vieille ville et de l'appropriation de terrains militaires acquis à l'armée. Belfort se modernise et s'embellit, elle se préoccupe du bien-être de ses habitants et de la qualité de leur cadre de vie. À cette époque, la ville peut compter sur une industrie puissante (Alsthom est le 3ème exportateur mondial de locomotives) qui emploie une main d'œuvre hautement qualifiée.

Les Trente Glorieuses sont à présent dans les livres d'histoire. L'industrie connaît de nos jours une longue période de crise que la conjoncture économique globale rend plus criante encore. Tous les regards sont tournés vers une hypothétique reprise de l'économie qui tarde à venir. Belfort prend son mal en patience en tentant de préserver tant qu'elle le peut les ressources de ses habitants.

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